Dans le « monde d’après », Altiservice toujours en piste


Après avoir été confronté à un sol des plus glissants lors de la crise sanitaire, Altiservice remonte la pente. L’entreprise, qui gère et exploite les domaines skiables pyrénéens de Saint-Lary et Font-Romeu Pyrénées 2000, aurait généré, en 2022, 33 millions d’euros de chiffre d’affaires grâce à ces deux stations. 1,1 million de journées skieurs y aurait été comptabilisé. Et pour la saison 2023, les réservations ont « un mois d’avance », assure le groupe.
Saint-Lary, « plus grande station des Pyrénées françaises », revendique 19 millions de chiffre d’affaires et aurait établi un programme d’investissement de 25 millions d’euros. En 2022, deux nouvelles remontées mécaniques ont ainsi été mise en place : la télécabine d’Espiaube, de dix places, et le télésiège de six places débrayable de Tourette. « Nous avons eu cette année cinq remontées en moins, mais ces deux modernes en plus », souligne Akim Boufaid, directeur de Saint-Lary. Au final, le domaine skiable compte aujourd’hui vingt-trois remontées mécaniques. En 2023-2024, un nouveau télésiège débrayable de six places devrait également voir le jour. La délégation de service public (DSP) pour la station, qui ferait travailler 240 personnes, dont 200 saisonniers, court jusqu’en 2039.
Du côté de Font-Romeu Pyrénées 2000, on revendique un chiffre d’affaires de 14 millions d’euros et la station se serait lancée dans un programme de 30 millions d’euros d’investissements. La DSP a été renouvelée cette année pour une période de 25 ans (2022-2047). Sur ce site, Altiservice revendique de faire travailler environ 195 collaborateurs, dont 155 saisonniers.
Téléphérique urbain et dépense énergétique
Mais Altiservice n’a pas seulement les pieds dans la poudreuse. Elle gère aussi Téléo, « le plus long téléphérique urbain de France » [1]. « Nous avons implanté notre savoir-faire montagnard en ville », résume Frédéric Raufast, directeur de Téléo. Gérer « ce moyen de transport 30 fois moins polluant que la voiture » est aussi une manière pour Altiservice de montrer qu’elle n’est pas pas une entreprise à contre-courant de la transition écologique.
Les dépenses d’eau importantes induites par le ski (surtout pour créer de la neige) sont souvent dénoncées. Yves Rougier, président-directeur général d’Altiservice, met en avant « l’effort important » de ses stations de ski sur le sujet : « Depuis 2008, nous avons divisé par deux nos dépenses d’eau. En ce qui concerne les dépenses énergétiques, nous avons aussi recours à un fournisseur d’électricité verte [2] et nous utilisons des dameuses intelligentes, pour gérer au mieux la neige artificielle », indique le PDG.
Matthias Hardoy
Sur la photo : Un skieur dans une des stations pyrénéennes d’Altiservice. Crédit : Altiservice.